Etre screenager, ce n’est pas forcement être ermite. Mais quand on peut être hors de chez soi tout en étant devant un écran, c’est tout de même mieux. Et tant qu’à mettre le nez dehors, autant profiter des grands écrans d’une salle de cinéma.
La semaine dernière a été consacrée au petit écran. Il faut dire que l’on nous a offert du « bon gros lourd » comme on dit dans le jargon screenageur. "Je suis ta femme, pas ta fille"ou "Kévin est un ado-gothique qui ne parle plus à sa mère" , TF1, M6, et leurs psychologues respectifs ont livré aux français un bel hymne au travail, en résumé : « Si vous allez travailler, cela vous détendra et finis les problèmes de couple et de famille ». En tant que screenageuse d'un extrême à l'autre, permettez-moi de vous conseiller le documentaire Attention danger travail de Pierre Carles: des portraits de chômeurs heureux.
Cette semaine je me suis faite ma piqûre de cinéma. J’ai commencé à aimer le cinéma dans une salle de cinéma, et rien ne pourra remplacer le bonheur de voir un film en salle. Ni le peer to peer, ni mon écran 17 pouces avec ses enceintes aussi larges que mon paquet de cigarettes. Le cinéma, c’est un peu comme les cigarettes d’ailleurs, cela me coûte cher, mais je ne peux rien y faire, j’ai besoin de ma dose régulière. Voir un film en salle, c’est profiter au maximum de la qualité du cinéma, c’est voir un film dans des conditions techniques dignes de ce nom. C’est aussi voir un film avec un public. Parfois on rit, notre voisin pleure, et inversement. Parfois on sort d’un film tellement affligeant que l’on regarde la foule sortir de la salle en se disant que l’on a pas l’air d’être les seuls à s’être ennuyés. Je me rappelle d’une séance des Invasions Barbares de Denis Arcand. Alors que nos voisins étaient en larmes, mon ami et moi rions aux éclats. Ce film dénonce si bien la part d’égoïsme spontané présente en chacun de nous. Idem pour Kill Bill, les duels étaient tellement drôles que j'ai rigolé pendant tout le film, malgré les remarques d'un ami. Parfois on juge des scènes ou des personnages tellement absurdes que ça en devient hilarant.
Et tant qu’à parler d’absurde, on commence cette semaine cinéma avec l’absurde séance, le rendez-vous hebdomadaire du cinéma Le Katorza orchestré par Jean-Maurice Bigeard, alias "le programmateur-provocateur de l'absurde séance". Il montre au public tout ce que le cinéma fait de plus gore, extrême, porno, trash et underground. Il existe des habitués de l'absurde séance, ils viennent tous les jeudis, braillent avant la projection, applaudissent le programmateur lorsqu’il fait son entrée dans la salle et se permettent de faire des commentaires haut et fort alors que le film est déjà bien commencé. Dit comme ça, on n'aimerait pas les avoir à côté de nous pendant la séance. En réalité, on passe vraiment un bon moment. L’absurde séance de cette semaine était le film scandale du festival de Deauville: Family portraits de Douglas Buck. Il s’agit de trois portraits de familles américaines, de l'automutilation au tueur en série en passant par un père de famille qui décime sa famille.
Rire ou ne pas regarder, dilemme de l’absurde.
www.katorza.fr
absurdeseance.free.fr
NB: le titre de l'article est le titre d'un morceau de Stéréo Total
Anne-L
J'ai encore en mémoire ton fou rire quand le mec découpe les nichons de sa femme au sécateur!!! Il fallait le faire, et tu as osé, c'était fun.
Comme on dit à l'absurde (oui, je suis un absurdiste!): Wuuuuush! A poil Jean Mo!
D'ailleurs ce mercredi soir, Absurde Séance exceptionnelle et gratuite au Pole Etudiant, à 21h, pour le Retour des Tomates Tueuses, avec...Georges Clooney, bien avant Urgences!! Un clown né avec une coiffure ultra kitsch...what else?
Rédigé par : Racaille-le-rouge | 22 nov 2006 à 19:17